De Mercredi 15 au Dimanche 19 août 2012
Delta du Danube
Mercredi 15 août
Après avoir fait le tri du strict minimum dans nos affaires et avoir mis les vélos en lieu sûr au camping, nous prenons le bus pour Tulcea afin de passer quelques jours dans le Delta du plus grand fleuve d'Europe. Compagnon avec qui partagé de nombreux kilomètres au fil de ces deux mois au bout duquel nous allons voir si les bouts de bois déposés sur dos par les filles sont arrivés avant nous...
Nous empruntons pour faire les 130 kms qui nous séparent de Tulcéa un minibus, moyen de locomotion très répandu ici. 18 places assises, autant que possible debout! C'est pied au plancher que le chauffeur nous emmène sur une route quasi-neuve (mis à part quelques tronçons en travaux qui ne lui feront pas lever le pied!) doublant tout azimut, ignorant certaines lignes blanches. Le klaxon portant bien son nom d'avertisseur : "pousse toi d'là!" Les cyclos apprécieront!!!
Nous arrivons dans la région du Delta du Danube par la grande porte, à quelques kilomères (à vol d'oiseaux migrateurs) de l'Ukraine. Nous tombons (aussitôt et enfin sortis du bus) dans une foule très dense le long du port, avec odeurs de friture et de sucreries de foires, manèges et musiques assourdissantes. Très loin du calme recherché! Ceci s'explique que nous sommes le 15 août, Ste Marie, grande fête de pêcheurs et de l'armée de mer. Nous traversons péniblement cette marée humaine et finisssons par nous reposer dans une pension d'un calme contrastant que les petites hauteurs de la ville avec superbe coucher de soleil.
Jeudi 16 août
Après un rapide tour à l'hôpital de la cité pour contrôle et soins pour Bérengère, nous embarquons que le FerryBoaat qui nous fera traverser tout le Delta d'ouest en est par le canal principal jusqu'à Sulina (Mer Noire). Le bâteau, pas très jeune mais très robuste, engloutit rapidement un maximum de passagers en tout genre, essentiellement des passionnés de pêche avec leur collection de cannes. Aussi matériaux en tout genre; sacs de ciment, carrelage, plomberie, fenêtres PVC et caisses de bière... Nous naviguons paisiblement à la proue et sur le toit de ce gros rafiot entre péniches, porte-containers et bâteaux de pêche ou touristiques du plus grand au plus petit...
Nous admirons avec surprise notre premier vol de pélicans, très long alignement ondulant au dessus de nous. 1er emerveillement visuel du Delta!
Sulina est un petit de port de pêche ensablé se tournant un peu vers le tourisme. Nous rejoignons la plage (en minibus super pressé!) où nous ferons du camping sauvage sur la plage de sable fin avec une seul tente pour 5 et des moustiques pour TOUS!
Petit dîner au resto-bar de la plage (qui n'en compte que deux et rien d'autre!). Nous faisons, au bout de l'Europe Centrale, la connaissance d'un couple ayant habité à Grenoble et Ste Marie du Mont. Nos échanges sont vite imperceptibles car nous assistons aux finales de rencontres de jeunes de différentes régions, semble t-il; courses en sac, tir à la corde, remise de tee-shirts, repas et boum géante jusqu'à 2h30 du mat! On a "zouper" bien dormis!!!
Vendredi 17 août
Super lever de soleil avec à notre gauche Ukraine, Moldavie, Russie; droit devant Kazakhstan, Georgie, Arménie et à notre gauche, Turquie, Bulgarie.
Nous devons ce matin trouver une embarcation, bon marché pour Mila 23, village de pêcheurs au coeur des multiples canaux et lacs de la partie nord du Delta. Le choix est restreint et les tarifs doublent voire plus! Les négociations sont rapides et sympathiques. Bref, Stéphane nous fait prendre place dans sa barque pour 2 bonnes heures de navigation pendant lesquels nous voyons de près egrètes et cormorans.
Mila 23; nous découvrons un alignement de petites maisons de pêcheurs au milieu d'un immense décor d'eau et de roseaux. Une jolie pension nous est proposée où nous nous endormirons après savoureux que copieux, constitué de soupe de poissons, de poissons bouillis et de poissons grillés. Nous en abusons à volonté...
Samedi 18 août
Réveil très matinal par le poulailler situé sous notre fenêtre. Nous visitons le village et les filles pêchent avecles cannes des jeunes du coin avant de partir en excursion sur une barque moteur très puissant dans le labirynthe de canaux qui rejoingnent les nombreux lacs. Notre guide, aux faux airs de Steve Mac Queen, nous promène tantôt calmemant, tantôt à une allure décoiffante, genre course poursuite façon James Bond!
Nous traversons des grandes étendues de nénuphars avant de découvrir des colonnies d'innonbrables pélicans.
Notre capitaine du jour fonce en plein milieu pour les faire décoller. Le décollage est laborieux mais l'alignement dans le ciel s'organise vite. Nous découvrons à la surface de l'eau des milliers de petits poissons morts, tout droit sortis du gloitre des pélicans. Un individu consomme quotidiennement environ 25 kgs! Ils sont obligés de s'en délester pour pouvoir décoller au grands bonheur des mouettes. A leurs décollages, leurs pattes et leurs ailes frappent la surface de l'eau; ce qui affole les poissons qui en fuyant se prennent dans les filets des pêcheurs. Le pélican 'est donc pas comme on aurait pu le penser, un concurrent aux pêcheurs mais un partenaire naturel.
Une heure trente plus tard, nous accostons sur l'île de Létéa, vieux village de pêcheurs formé au 18ème siècle par un peuple d'origine ukrainienne (population essentielle du nord du Delta), restée fidèle aux traditions et au calendrier de leur pays. Cette région ne partagait pas la même monnaie (Lei) que le reste de la Roumanie il y a très peu... Visite en 4*4 d'une forêt classée réserve naturelle où saules, peupliers, aubépines, cornouilliers et chênes poussent dans un sol uniquement constituté de sable. Les arbres plongent profondément leurs racines jusqu'à la nappe phréatique avant de pouvoir se développer pleinement. Nous apercevons furtivement des groupes de chevaux sauvages, longuement scruptés par les filles...
Lors de notre retour à Mila 23 nous faisons une courte pause au croisement de deux canaux pour récupérer le dîner, de superbes poissons pris dans le filet.
Dimanche 19 août
Réveil encore très matinal aux sons du coq et de ses poulettes (l'image d'une broche ou d'un grand faitout nous viennent bizarement à l'esprit!) et d'une messe orthodoxe...
Nous négocions avec le jeune patron de la pension le retour sur Tulcéa avec sa barque en 1h par les petits canaux plutôt que par le Ferry en 4h par le canal principal.
Casse-croûte à Tulcéa avant de reprendre le minibus (toujours aussi nerveux!) pour revenir à Constanta où nous passerons deux nuits au camping. Dernières heures au bord de la Mer Noire avant de rejoindre Bucarest.